- OUVERTURE DU STUDIO DE LA MAISON DE KANAZAWA au JAPON / Stages de danse / démonstrations et conférences Butô et Tsuzumi
– Presse Nationale et régionale du Japon-Avril et Mai 2019
- CRÉATION « AU FIL DU NÖ ET DU BUTÔ »
– Au sein de l’espace culturel « L’Abribus » à Criel sur Mer en Novembre 2018

– Un article de Jérôme Buresi dans l’Informateur Normandie-Novembre 2018
Crédit photo Raphaëlle Jasmin
– Un petit article dans le Midi libre du 4 Juillet 2018 :


Vous travaillez actuellement sur Au fil du Nô et du Butoh, qui sera présenté à Paris le 28 avril. Maître Kawara, est ce que vous pouvez nous expliquer ce que sont les arts du nô et du butô ?
Kiyoshi Kawara : Le nô est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est l’une des cultures représentatives du Japon. Dans l’art du nô, le plus important, c’est « ne pas penser » et « ne pas bouger ». L’essence du nô correspond à l’esprit du zen. Et les mouvements de la danse du nô sont extrêmement lents. Une lenteur qu’on trouve aussi dans le but de Madame Jasmin. C’est le point commun important entre le nô et son but.Françoise Jasmin : C’est la première fois qu’on fait se rencontrer le nô et le butô. Alors que le nô est à priori très codifié, le butô c’est la mesure de l’importance de la vie, il mobilise les forces fondamentales de l’être humain. En réalité, pour nous, ce sont deux arts qui disent la même chose, avec des couleurs différentes.Vous pouvez nous en dire plus sur ce spectacle ?
Françoise Jasmin : On sera deux sur scène. Maître Kiyoshi Kawara chantera et jouera du kotsuzumi (ndlr : petit tambour d’épaule) et moi je danse. Je danse sur des intentions. C’est une pièce de nô, l’histoire de Shite, exprimée à travers une danse butô. Le spectacle est construit en plusieurs tableaux, inspirés de sculptures. Dans le nô il n’y a pas de chronologie, c’est une idée qui me plaît. Je serais habillée de kimono antiques de Kanazawa, qui ont été choisis par maître Kawara. Le mouvement est conditionné par la fragilité de ces kimono.
Un échange avec le public est prévu à la fin du spectacle. Peut-on apprécier le butô sans le comprendre ?
Françoise Jasmin : C’est une création à priori atypique, exotique. Nous, on veut tout mettre en œuvre pour que le public y trouve quelque chose de familier, que ça raisonne en eux. Le butoh est à la portée de tout le monde, c’est un retour à l’essentiel, il parle de l’expérience de vie, de rencontres. On a cette volonté de rapprocher les cultures. Je n’ai jamais prétendu que mon butô est japonais. C’est un butô qui se veut universel. Je pense qu’il faut dépasser ce côté exotique. Pour moi il rejoint l’idée de duende, dans le flamenco.
Kiyoshi Kazawara, vous travaillez à la promotion du nô en France, selon vous le nô a-t-il vocation à devenir universel ou êtes vous garant de la tradition japonaise ?
Kiyoshi Kazawara : Je ne sais pas s’il le nô a vocation à devenir universel, mais il est très peu connu en France. Pour comprendre et connaître la culture japonaise, le plus important est de la pratiquer, de la répéter plutôt que d’y réfléchir. Il en va de même pour le nô. On appelle okeiko les répétitions de la musique du nô, pendant lesquelles on est concentré sur soi-même en faisant des respirations abdominales. Cet entraînement physique permet d’échapper au stress. Dans ce sens, je pense que c’est une pratique qui peut être très bénéfique pour tous.
– « Butoh, noh fuse in France » de Agence Jiji Press de Tokyo in the JAPAN NEWS, Février 2018 : cliquez ici
Copyright Nobuhisa Kawasaki
金沢の能、仏「BUTO」と共演=アビニョン演劇祭に参加へ(2018/02/26-06:51)
4月の公演に向けて稽古する仏舞踏家フランソワーズ・ジャスマンさん(左)と金沢市在住の能楽家、河原清氏=22日、パリ
4月の公演に向けて稽古する仏舞踏家フランソワーズ・ジャスマンさん(左)と金沢市在住の能楽家、河原清氏=22日、パリ
【パリ時事】日本の伝統文化である能とフランスの前衛的なダンス「BUTO(ブトー)」が共演する新たな形式の公演が近くお披露目される。7月には世界最高峰とされる仏アビニョン演劇祭への参加も計画。出演者の仏舞踏家フランソワーズ・ジャスマンさんは「能とブトー、音楽と踊り、男性と女性の間に潜む共通点を浮き彫りにしたい」と意気込んでいる。
ブトー(舞踏)は、日本の前衛的な「暗黒舞踏」が1960年代以降にフランスに入り、独自の発展を遂げたもの。公演は「能とブトーと共に」と題し、フランスで能の普及活動に取り組む金沢市在住の能楽家、河原清氏らが企画。河原氏が能の鼓や謡を演じ、ジャスマンさんがブトーを踊る内容だ。4月28日にパリで上演される。
河原氏によると、クラシックをはじめとする西洋音楽と能の舞を組み合わせる演出は近年増えてきたものの「能の音楽と西洋のダンスの融合はあまり例がない」という。
公演は約10場面で構成され、杜若(かきつばた)や高砂といった能の演目に仏彫刻家ブールデルの作品などから着想を得た振り付けを合わせる。演出家のトミー・オビン氏は「東洋の伝統と西洋の現代芸術の出会いを通じて新たな世界を生み出したい」と話した。 (了)
Japan’s Noh Performing Art Meets France’s Butoh Dance in Paris (2018/02/26-20:27)
Paris, Feb. 26 (Jiji Press)–A new form of performance combining the Japanese traditional performing art of noh and France’s butoh avant-garde dance will be shown soon in Paris.
In the performance, to be staged April 28, French dancer Francoise Jasmin will dance butoh while Kiyoshi Kawara, a noh performer of Kanazawa in the central Japan prefecture of Ishikawa, will play noh music, singing and playing the hand drum.
Kawara, who is trying to promote noh in France, plans with colleagues to take the combined art form to the Avignon Festival, one of the world’s most prestigious performing art events, in July.
Jasmin said she hopes the performance will shed light on what is shared invisibly between noh and butoh, music and dance, and men and women.
Butoh developed from the Japanese avant-garde dance form of ankoku butoh, which means dance of darkness. It was brought to France in the 1960s and has evolved independently in the country.
« There have been few examples of efforts to mix noh music and Western dance, » Kawara said. Some recent productions have combined classical or other Western musical forms with mai, or the dance of noh.
The upcoming performance will feature noh plays expressed in butoh dance inspired by works of French sculptor Antoine Bourdelle and others.
The theater director of the performance, Tommy O’Bin, said he aims at creating a new world through an encounter of an Oriental tradition with a Western modern art.
◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇
時事通信パリ支局 川崎誠久
JIJI PRESS
Directeur du bureau parisien
KAWASAKI Nobuhisa
——————–
- CRÉATION « AU COEUR DE CHARLOT » : PRESSE ET SOUTIEN : cliquez-ici
°
-« Françoise Jasmin danse avec l’âme de Charlot »
°
-« L’interview de Françoise Jasmin dans le Livreur Solitaire », mai 2015 : partie 1 / partie 2 / La photo du Livreur Solitaire
–« La Révolution de Jasmin », par Nicolas Villodre, Danzine, 2012.
Mi-janvier dernier, pile, Françoise Jasmin et sa compagnie Human Dance – nom qui rappelle celui de la compagnie montréalaise Lalala Human Steps –, un trio composé d’Aurélie Pras, de Françoise et Raphaëlle Jasmin – complété par le musicien David Block, assis durant le spectacle derrière son ordinateur, côté jardin – ont présenté une création, La Danse des mikados – titre qui fait penser à la chanson « L’Ami Caouette » de Serge Gainsbourg –, à l’Espace Landowski de Boulogne-Billancourt. Depuis 1989, la chorégraphe propose sa vision personnelle du butô, inspirée par la danse libre d’Isadora plus que par la conception habituellement tirée vers l’expressionnisme de ce mouvement artistique (qui est aussi selon nous d’esprit Dada), créé en 1959 par Tatsumi Hijikata, avec, entre autres, pour interprètes à l’époque, Kazuo et Yoshito Ohno, que nous avons récemment pu voir à Paris.
Françoise Jasmin évite curieusement de parler de chorégraphie et préfère utiliser l’expression « trame intentionnelle », une trame qui est dans le cas présent structurée en six tableaux distincts : L’Insouciance, La Traversée, La Danse des mikados, Comme un sursis, Le Bâton de vieillesse, La Vie suit son cours. Il s’agit d’un long parcours où l’on ne s’ennuie pas, où les danseuses tournent autour du pot de bûchettes disposées au sol en exécutant une suite de petits gestes dilatés, limités à la tranche horaire concédée par le théâtre. On sent bien que l’action (ou l’a-action, plutôt que l’inaction) pourrait durer davantage, s’éterniser, si on n’avait pas d’autre projet ou souci en tête. Mikado signifie « l’empereur du Japon » et le jeu ainsi nommé symbolise, selon la danseuse, « la menace, la force, la délicatesse et l’agilité. »
Cette vision de la danse se nourrit, apparemment, d’un idéalisme rousseauiste (Françoise use volontiers des mots suivants : sincérité, authenticité, humanité, confiance, empathie, maternité, universalité, nature, etc.) et se pare d’un vocabulaire rigoriste (avec des notions parfois ambiguës, comme celles d’ « espace vital », et d’autres plus précises : contrainte, humilité, respect, adaptation, courage, abandon ainsi que des références au samouraïsme). Or on sait qu’il n’y a rien de plus culturel que la notion de nature !!!
Sa vision de la danse est singulière et même audacieuse, révolutionnaire, puisque la jeune femme refuse la plupart des codes de cette discipline, ceux du classique, du moderne, du contemporain, voire, paradoxalement, du… butô. Pour elle, il n’est donc pas question de répétition, de travail ou d’échauffement (pas de temps à perdre, dit-elle). Seules comptent l’intention et la recherche d’équilibre.
En réalité, elle est assez proche du courant de la postmodern dance à ses débuts (du temps de la Judson Church), qui légitimait le geste quotidien en ne cherchant ni la virtuosité ni l’aspect spectaculaire (Isadora se méfiait déjà du théâtral) et du contact-improvisation paxtonien qui a intégré la pratique, le jargon, la mentalité des arts martiaux, que du butô proprement dit, même si la danseuse a eu l’aval (ou le label !) de Yoshito Ohno en personne, dont elle a suivi les stages et master classes à l’Atelier de Carolyn Carlson.
Françoise préfère parler de patience plutôt que de lenteur pour qualifier le tempo alangui de ses mouvements. D’état de veille et d’écoute au lieu d’inertie ou de mollesse. Des samouraïs, elle retient la maîtrise et l’extrême attention qu’indique l’expression populaire « avoir les yeux dans le dos ». Comme Cage, elle fait place au hasard et évite autant que faire se peut tout choix délibéré (pour ce qui est de la couleur des bâtonnets du jeu de mikado, en tout cas). Elle cherche à adapter son geste à celui des autres. Elle évoque l’asymétrie.
Le musicien, véritable maître du temps, ne doit pas empêcher la danseuse de finir un mouvement mais interagir avec la danse afin de créer une totalité avec elle. La question de l’ego peut se poser : l’un ne doit pas servir de faire-valoir à l’autre.
On sait que les motifs des vases antiques grecs furent le point de départ de la danse isadorienne. Ce qui inspire de nos jours Françoise Jasmin est par exemple cette Baigneuse de Bourdelle représentant Duncan en léger déséquilibre sur un rocher, qui montre que le mouvement développé est intérieur mais également dicté par l’environnement. Cette dialectique entre la contrainte et la liberté se résout dans l’ici et maintenant de l’improvisation. Dans la présentation, qui n’a rien à voir avec la représentation (la pantomime, le théâtre, la narration, l’expression, etc.). Ce qui ne veut pas dire que le mouvement n’a pas de sens, au contraire, puisqu’il tire son origine de lui-même et pas des autres disciplines. Ce que Françoise Jasmin résume ainsi : « On ne peut pas danser l’histoire des autres. »
——————–
°
- TRANSMISSION PÉDAGOGIE HUMAN DANCE / PERFORMANCES
-« Le Butô, le corps à l’écoute de soi », dans TOP Santé, 2012. (lire l’article)
°
-« La danseuse tranquille », dans Faire Face, 2012. (lire l’article)
°
– « Tisser des liens entre le mouvement et le pinceau », Journal de Rimouski (Québec), 2011. (lire l’article)
°
– Article paru dans Tendance Butô, 2006. (lire l’article)
°
– Article paru dans La Croix, 2006. (lire l’article)
°
– Sur l’Ecole d’été de Danse Butô – Vallée de Chamonix :
La Tribune de Chamonix, 2012. (lire l’article)
La Tribune de Chamonix, 2011. (lire l’article 1 et l’article 2)
Le Dauphiné Libéré, 2011. (lire l’article)
La Tribune de Chamonix, 2010. (lire l’article)
Le Dauphiné Libéré, 2010. (lire l’article)
Votre commentaire